L’Association Fraternelle Internationale a été fondée en 1937 par Yvonne Poncelet, une Belge inspirée par l’exemple du P. Vincent Lebbe. Celui-ci, missionnaire en Chine au début du 20è siècle y avait été pionnier d’une nouvelle façon de comprendre les relations entre le christianisme et les différentes cultures.

Convaincu de ce que le christianisme doit être intégré dans les cultures où il veut prendre racine, il a appelé les missionnaires de son temps à être Chinois avec les Chinois, idée qui s’est répandue peu à peu dans le monde missionnaire. Un de ses collaborateurs, André Boland, amena l’idée en Belgique, où Yvonne Poncelet et certaines de ses amies les plus proches l’ont adoptée avec enthousiasme.

Elles se sont découvert une vocation de laïques dans les différents lieux de mission dans le monde, en étant le plus possible part de leur nouveau pays et de leur nouvelle culture, au service de l’Eglise locale. En 1945, le petit groupe de missionnaires laïques a explosé, avec des femmes qui les rejoignaient de toute l’Europe, d’Afrique et d’Asie. A la demande d’évêques, leurs lieux de mission étaient en Asie, spécialement en Corée ; en Afrique, au République Démocratique du Congo, au Rwanda, au Burkina Faso ; au Proche-Orient et en Amérique Latine. Des membres de l’AFI s’y trouvent encore aujourd’hui, même si l’Association a connu d’importants changements.

Vatican II et son insistance sur le rôle du laïcat, le passage du colonialisme à l’indépendance partout dans le monde, une affirmation de soi et de ses propres capacités par les pays indépendants, ainsi qu’une vision critique des compromissions parfois vécues par l’Eglise ont mené à ces changements majeurs dans l’Association.

La transformation a consisté à passer de structures d’Eglise à une vie de foi informée ; de service à un diocèse à un engagement professionnel dans des projets visant au développement autonome d’une région ou d’un pays.

En même temps qu’un engagement pour la mission est né un engagement pour la solidarité et l’universalité, qui ne croit pas à l’intérêt de sa propre nation mais au bien commun de tous.

La transformation a été profonde : beaucoup de membres « Occidentaux » sont retournés dans leur pays d’origine et y ont un travail professionnel ou sont volontaires dans des domaines concernant des aspects de la vie internationale ; des Congolais, Rwandais, Burkinabés, Coréens, personnes du Proche-Orient, Latino-Américains, femmes, hommes et couples, ont rejoint l’Association et pris en charge les projets commencés par les membres AFI plus anciens et créé les leurs, suivant les besoins.